Gesu Nuovo de Naples

Façade de Gesu Nuovo de Naples

L’Eglise de Gesù Nuovo ou Grande Trinité est l’une des basiliques les plus importantes de Naples, elle a été ainsi nommée pour la distinguer de l’ancienne église de Jésus. C’était à l’origine un Palais du XVe siècle.

 

Histoire

A l’origine c’était un palais, construit en 1470 par le prince de Salerne Roberto Sanseverino. Le Palais Sanseverino fut plus tard confisqué à la famille par les aragonais, avant de leur être rendu par la suite.

Sous Ferrante et Isabelle Sanseverino le palais est devenu célèbre pour la beauté de son intérieur, avec ses salles décorées de fresques ou son beau jardin, devenant un exemple de la Renaissance et du Baroque napolitain.
En tentant de s’opposer à l’installation de l’inquisition à Naples par les espagnols, Ferrante a soutenu une rébellion populaire et en 1552, les espagnols finirent par l’exiler et par confisquer ses biens.

En 1584 Philippe II vendit le palais aux Jésuites. Ceux-ci reconstruisirent l’ensemble de l’édifice avec les frères Giuseppe et Pietro Valeriano Provedi, au point que ne survécut que la façade de pierres en diamant et le portail Renaissance de marbre. La consécration de l’église a eu lieu le 7 Octobre 1601.

La coupole fut achevée en 1634 et en 1636 Giovanni Lanfranco y peint un Paradis. En 1688 le dôme s’est effondré dans un tremblement de terre.

Fin XVIIe siècle, la coupole fut reconstruite par Guglielmelli. Le portail fut embelli et en 1717 et la structure fut consolidée par Ferdinando Fuga. Paolo de Matteis peint le nouveau dôme avec un Gloire de la Vierge.

En 1767, après que les Jésuites furent bannis du royaume de Naples, l’église fut transmise à la réforme franciscaine, mais 1774, le dôme s’effondra de nouveau en partie. En 1786, l’ingénieur Ignazio di Nardo remplaça le dôme par un faux dôme, une coupole écrasée (en forme de bol) peinte avec une perspective à caissons.

En 1804, les Jésuites furent de nouveaux admis dans le royaume, avant d’être expulsés de nouveau sous l’occupation française de 1806 à 1814. Après le retour des Bourbons, l’église est rendue à la Compagnie de Jésus en 1821. Ces derniers furent encore expulsés vers la moitié du XIXe siècle. En 1900, l’ordre des jésuites fut réintroduit et ils y restèrent jusqu’à présent.

L’église a été fortement endommagée pendant la Seconde Guerre mondiale, à cause de frappes aériennes. Une des bombes a traversé le plafond de la nef sans exploser. Elle est aujourd’hui exposée dans l’église.

En 1975, l’église fut restaurée.

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Gesù Nuovo

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Gesù Nuovo 40.847231, 14.251512 Eglise Gesù Nuovo

Description extérieure

La façade du Palazzo Sanseverino est devenue la façade de l’église. Elle est caractérisée par sa structure en petites pyramides ou diamants en pierre de piperno, roche volcanique, qui était un style habituellement employé par la Renaissance vénitienne mais totalement inconnu dans le sud de la péninsule. Des marques étranges furent gravés par les sculpteurs ou maçons napolitains sur certaines faces des pierres en diamant.

La porte en marbre, issue du Palais originel, date du début du XIVe siècle. En 1685, les Jésuites firent des modifications, avec les bas-reliefs, la frise et la corniche supérieure, l’ajout de deux colonnes latérales, etc

Les inscriptions

A Naples, pendant la Renaissance, on attribuait à certains tailleurs de pierre le pouvoir de charger les pierres d’énergie positive pour en repousser les mauvaises énergies négatives. C’est à cela que furent attribués le étranges signes gravés sur les côtés des pierres pyramidales, dont la légende relate qu’elles permettent de transmettre toutes les forces positives et bienveillantes de l’extérieur vers l’intérieur du bâtiment.
Par incompétence ou malveillance des auteurs, ces pierres ne sont pas correctement marquées, et l’effet produit serait alors l’opposé : tout le magnétisme positif est transporté en dehors de l’édifice, attirant ainsi toutes sortes de malheurs sur le site.
Ce serait la raison pour laquelle au cours des siècles des désastres ont frappé ce lieu : de la confiscation des biens des Sanseverino, la destruction de l’édifice, le feu de l’église, l’effondrement répété de la coupole, les jésuites régulièrement chassés, et patati.

Cependant, en 2010, l’historien d’art Vincenzo de Pasquale et les musicologues hongrois Dors Csar et Lorant Réz ont identifiés les gravures comme étant des caractères araméens, des notes d’une partition musicale composée sur la façade de l’église, à lire de droite à gauche et de bas en haut. C’est un concerto pour instruments à cordes auquel les chercheurs ont donné le titre de Enigma.

Description de l’intérieur

L’intérieur baroque en forme de croix grecque est richement orné par du marbre décoré de Fanzago, réalisé en 1630. Des fresques de Francesco Solimena décorent la nef, et les plafonds voûtés furent peints par Belisario Corenzio et Paolo De Matteis, représentant des récits bibliques, de saints et de Jésus.

A l’arrière de la façade se trouve l’Expulsion d’Héliodore du Temple (1725), chef-d’œuvre baroque de Francesco Solimena

Les fresques du transept de saint Ignace de Loyola et de saint François Xavier furent réalisées par Belisario Corenzio et repeintes par Paolo De Matteis.

La coupole, reconstruite par Ignazio di Nardo et consolidée par une structure en béton armé, a une calotte sphérique percée de fenêtres en lunettes. A coté des décorations en stuc, se trouvent des restes des fresques de Giovanni Lanfranco du début du XVIIe. Ce dernier est aussi l’auteur des fresques des quatre évangélistes qui décorent les quatre piliers soutienant la coupole.

 

L’abside et le transept

Autour de l’autel se trouvent trois bas-reliefs en bronze sur un socle en marbre noir : le souper d’ Emmaüs, la promesse de l’Eucharistie à Capharnaüm, et au milieu une reproduction de la Cène de Léonard de Vinci. Au-dessus de l’autel, huit bustes de saints glorifient l’Eucharistie.

L’abside fut construite au tournant des XVIIe et XVIIIe siècles.

Le transept sur le côté gauche présente des peintures par Jusepe de Ribera (Gloire de saint Ignace, et le pape Paul III), des sculptures de Cosimo Fanzago, des fresques de Paolo De Matteis et Belisario Corenzio, entre autres. Sur le côté droit du transept, une porte donne sur les anciennes chambres privées de Giuseppe Moscati, où des objets personnels y sont exposés.

Les chapelles

La chapelle de la Visitation a un retable de Massimo Stanzione et sous l’autel se trouve une urne de bronze contenant la dépouille de Saint Joseph Moscati (1880-1927), professeur de biochimie à l’Université de Naples, canonisé en 1997 par le pape Jean-Paul II .

Dans la chapelle de Saint-François-Xavier, le retable montre le saint recevant une vision de la Vierge Marie. Sur la partie supérieure, trois peintures murales sont de Luca Giordano, la voûte peinte par Corenzio et De Matteis représentent des épisodes de la vie du saint.

La toile placée dans la chapelle de saint François Borgia (1510-1572) est attribuée à Sebastiano Conca.

Au bout de la nef droite, la chapelle du Sacré-Coeur compte des fresques de Belisario Corenzio. Le tableau représentant la Trinité, du Guercin, est désormais placé sur un côté de la chapelle de Saint-Ignace.

La Chapelle de la Nativité compte un retable de Girolamo Imparato.

Dans la chapelle de St Ignace de Loyola, les statues de David et de Jérémie sont de Cosimo Fanzago. Des tableaux de Ribera dépeignent des épisodes de la vie du saint. La voûte porte des fresques de la vie de saint Ignace de De Matteis. Le prince de Venosa, Carlo Gesualdo, compositeur célèbre et meurtrier de sa femme et de son amant, est enterré en face.

La Chapelle du Crucifix possède un crucifix en bois, avec la Vierge et Saint Jean, sculpté par Francesco Mollica. Les fresques du plafond avec l’histoire du Christ ont été peintes par Benaschi.
Les deux reliquaires imposants avec 70 bustes de saint martyrisés, en bois doré, furent faits en 1617 par le sculpteur napolitain Giovan Battista Gallone.

 

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