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Paestum en 1858 dans un dessin de W.S. Haseltine

Selon Strabon, une rivière qui coulait à proximité, le Salsa (l’actuel Capodifiume, proche de la paroi méridionale et enjambé par un pont du IVe siècle av. J.-C.), créa un marais et changea Paestum en un lieu malsain.
C’est l’envasement progressif de l’estuaire, et la progression de la plage, qui empêcha probablement les eaux du ruisseau de s’écouler normalement, et qui stagnèrent.
L’archéologie révèle d’ailleurs comment les habitants tentèrent de s’adapter en élevant le niveau des maisons, ou en construisant des canalisations.
De fait, les Paestains se déplacèrent au nord, autour du temple d’Athéna.
Son port ensablé, à l’écart des routes commerciales, la vie s’éteignit peu à peu.
Le temple fut transformé en église. Notons qu’à Paestum, on trouve un exemple intéressant de syncrétisme religieux, où la Madonna del Granato est reliée à une des représentations de la déesse Héra.

Bien qu’évêché depuis le Ve siècle, Paestum fut désertée par ses habitants entre les VIIIe et IXe siècle, notamment à cause de la malaria. Les incursions des pirates sarrasins forcèrent la population à se réfugier sur les hauteurs du Mont Calpazio, où s’implanta la cité de Caput Aquae, identifiable à l’actuelle Capaccio. Y fut apporté le culte de Santa Maria del Granato.
Au XIe siècle, le Normand Robert le Guiscard s’empara de marbres et de sculptures de la cité antique pour bâtir la cathédrale de Salerne.

Depuis, la connaissance de Paestum resta limitée à quelques érudits, jusqu’à la moitié du XVIIIème siècle, où se répandit la mode du Grand Tour, né de l’intérêt de nombreux artistes et de lettrés dans toute l’Europe, et dont Paestum en était une étape incontournable.